Emmanuelle Amsellem
Vers la couleur cathédrale
de Sébatien Mullier
Extrait du livre :
C’est en maçonnant dans l’épaisseur des pigments bleus que l’artiste a elle- même construit au couteau une architecture intérieure ou mentale qui serait l’héritière d’intérieurs architecturaux naguère édifiés dans un désir de lumière : le peintre emprunte aux cathédrales gothiques leurs orgues, leurs labyrinthes ou leurs vitraux, et aux bâtiments du Bauhaus à Tel-Aviv leurs cages d’escalier avec les marches, les hublots ou les verrières… l’artiste réalise sous les espèces communes de la lumière, lumière visible autant spirituelle, une synthèse originale entre le XIIIe et le XXe siècles, entre l’art sacré du Moyen Âge et l’art profane des temps Modernes. l’enjeu ne serait-il pas de susciter chaque jour dans les yeux sans regard de nos contemporains un émerveillement comparable à celui qui anima jadis tout un peuple lorsqu’il contemplait « cette séraphique couleur bleue » (Auguste Rodin, Les cathédrales de France) aux vitraux de ses cathédrales ? En ces premières années du XXIe siècle, Emmanuelle Amsellem parvient dans le bleu à réaliser la merveille : produire de la lumière, édifier pour l’âme moderne un lieu de vie où la peinture célèbre dans le bonheur les noces de la Grâce et de l’Humain.
Il a fallu à Emmanuelle Amsellem trente ans d’études sur les œuvres de ses maîtres – Signac ou Vieira da Silva –, de pratique de la peinture et de la sculpture pour que l’artiste parvienne à éveiller cette vie qui sommeille dans la matière des pigments et qui se réserve dans leurs propriétés lumineuses. Elaborées grâce à une technique inédite, le « pointillisme au couteau », les œuvres sont construites par un travail remarquable d’infimes variations accumulées dans des compositions abstraites et suaves, rêveuses et rigoureuses, qui sculptent véritablement la couleur monochrome : le bleu, le noir ou le blanc. Inspirée par la géométrie, l’archi- tecture et les arts décoratifs, Emmanuelle Amsellem fait parfois du tableau la synthèse du labyrinthe, du paravent et de l’échiquier… le regard sensible de Sébastien Mullier nous initie aux arcanes de cette peinture mystérieuse, élevée à la puissance du vitrail. nous suivons avec lui le parcours du peintre, nous voyons la lumière se métamorphoser sans cesse sur les pigments, pigments qui nous invitent à une méditation à la fois spirituelle et poétique.
née en 1962, Emmanuelle Amsellem a été lauréate du prix Claude berthault que l’Institut de France lui a décerné en 2009 sur proposition de l’Académie des beaux-Arts pour l’ensemble de son œuvre.
Sébastien Mullier, agrégé et docteur ès lettres, enseigne la littérature française en classes préparatoires aux Grandes écoles (lettres supérieures et Première supérieure).
« Je me demandais pourquoi et comment, suivant l’approche de Signac, ces points jetés sur une toile avaient une vie indépendante et agissaient les uns sur les autres pour faire chatoyer les formes, les couleurs, les points d’ombre et de lumière. Jusqu’au moment où j’ai compris ce qu’étaient la fragmentation et la défragmentation. Mais comment faire pour ne pas tomber dans l’imitation ? Utiliser une technique totalement différente pour obtenir un pointillisme interactif avec le sujet. Impossible au pinceau. Il ne me restait qu’un outil : le couteau et, par voie de conséquence, la toile au sol. Mes recherches et ma méthode picturale m’ont alors naturellement conduite à appliquer la couleur au couteau par petites touches, avec les pressions nécessaires pour rendre l’à-plat, le relief et les échappées de lumière. »
Emmanuelle Amsellem, revue L’Argilète, n°3, décembre 2010
Monographie
Emmanuelle Amsellem
EAN commerce : 9782705684006
Editeur (Livre) : Editions Hermann
Date sortie / parution : 24/01/2015
Auteur : Sébastien Mullier
Dimensions Largeur : 190, Hauteur : 260
Emmanuelle Amsellem
Vers la couleur cathédrale
de Sébatien Mullier
Extrait du livre :
C’est en maçonnant dans l’épaisseur des pigments bleus que l’artiste a elle- même construit au couteau une architecture intérieure ou mentale qui serait l’héritière d’intérieurs architecturaux naguère édifiés dans un désir de lumière : le peintre emprunte aux cathédrales gothiques leurs orgues, leurs labyrinthes ou leurs vitraux, et aux bâtiments du Bauhaus à Tel-Aviv leurs cages d’escalier avec les marches, les hublots ou les verrières… l’artiste réalise sous les espèces communes de la lumière, lumière visible autant spirituelle, une synthèse originale entre le XIIIe et le XXe siècles, entre l’art sacré du Moyen Âge et l’art profane des temps Modernes. l’enjeu ne serait-il pas de susciter chaque jour dans les yeux sans regard de nos contemporains un émerveillement comparable à celui qui anima jadis tout un peuple lorsqu’il contemplait « cette séraphique couleur bleue » (Auguste Rodin, Les cathédrales de France) aux vitraux de ses cathédrales ? En ces premières années du XXIe siècle, Emmanuelle Amsellem parvient dans le bleu à réaliser la merveille : produire de la lumière, édifier pour l’âme moderne un lieu de vie où la peinture célèbre dans le bonheur les noces de la Grâce et de l’Humain.
Il a fallu à Emmanuelle Amsellem trente ans d’études sur les œuvres de ses maîtres – Signac ou Vieira da Silva –, de pratique de la peinture et de la sculpture pour que l’artiste parvienne à éveiller cette vie qui sommeille dans la matière des pigments et qui se réserve dans leurs propriétés lumineuses. Elaborées grâce à une technique inédite, le « pointillisme au couteau », les œuvres sont construites par un travail remarquable d’infimes variations accumulées dans des compositions abstraites et suaves, rêveuses et rigoureuses, qui sculptent véritablement la couleur monochrome : le bleu, le noir ou le blanc. Inspirée par la géométrie, l’archi- tecture et les arts décoratifs, Emmanuelle Amsellem fait parfois du tableau la synthèse du labyrinthe, du paravent et de l’échiquier… le regard sensible de Sébastien Mullier nous initie aux arcanes de cette peinture mystérieuse, élevée à la puissance du vitrail. nous suivons avec lui le parcours du peintre, nous voyons la lumière se métamorphoser sans cesse sur les pigments, pigments qui nous invitent à une méditation à la fois spirituelle et poétique.
née en 1962, Emmanuelle Amsellem a été lauréate du prix Claude berthault que l’Institut de France lui a décerné en 2009 sur proposition de l’Académie des beaux-Arts pour l’ensemble de son œuvre.
Sébastien Mullier, agrégé et docteur ès lettres, enseigne la littérature française en classes préparatoires aux Grandes écoles (lettres supérieures et Première supérieure).
« Je me demandais pourquoi et comment, suivant l’approche de Signac, ces points jetés sur une toile avaient une vie indépendante et agissaient les uns sur les autres pour faire chatoyer les formes, les couleurs, les points d’ombre et de lumière. Jusqu’au moment où j’ai compris ce qu’étaient la fragmentation et la défragmentation. Mais comment faire pour ne pas tomber dans l’imitation ? Utiliser une technique totalement différente pour obtenir un pointillisme interactif avec le sujet. Impossible au pinceau. Il ne me restait qu’un outil : le couteau et, par voie de conséquence, la toile au sol. Mes recherches et ma méthode picturale m’ont alors naturellement conduite à appliquer la couleur au couteau par petites touches, avec les pressions nécessaires pour rendre l’à-plat, le relief et les échappées de lumière. »
Emmanuelle Amsellem, revue L’Argilète, n°3, décembre 2010